samedi 7 août 2010

Écologie

Pour continuer dans la lignée des articles de réflexion/d'opinion, parlons d'écologie. Petite parenthèse (grande, en fait) avant cela, ce n'est pas parce que je critique que je ne me plais pas ici; je me plais beaucoup à Montréal. Mais j'ai entendu dire très justement au cours de l'année qu'on a tendance à être plus indulgent avec un pays étranger; à s'en émerveiller, à voir ce qu'il y a de mieux que chez soi, certes à regretter ce qui nous y manque, mais aussi à en occulter les défauts ou à les excuser un peu rapidement. Il faut trouver le bon équilibre entre acceptation de la société qui nous accueille ("ici c'est moi l'étranger") et lucidité sur ses incohérences.
Bon et à part ça, je trouve ça intéressant de creuser une question et de poser ses idées à l'écrit, même si ça prend un peu de temps.

On entend pas mal parler d'écologie ici. Le festival de jazz se veut carboneutre, les autres déclarent vouloir diminuer leur empreinte sur l'environnement. Un produit de consommation est vite déclaré "écologique". La STM (équivalent de la RATP) fait de la pub en jouant sur le caractère moins émissif des bus et du métro (des affiches du style "la ligne orange est verte aussi" ou "un bus = 50 autos en moins sur l'autoroute"; un gros ballon de 125 m³ au parc Jean-Drapeau censé représenter le volume des émissions de CO2 évitées chaque jour par 90 clients, btw je pense que la RATP aurait plutôt utilisé le terme "usager").

Là-derrière, il y a de l'authentique mais aussi de la bonne conscience hypocrite. Ce ballon de la STM a été installé à l'occasion du Grand Prix de F1 de Montréal. Le festival de jazz carboneutre, à partir du moment où il attire des gens venus d'assez loin, c'est foutu. Le supermarché fait payer les sachets plastiques quand je mange tous les jours dans une assiette en polystyrène avec des couverts en plastique, à la cantine de Polytechnique Montréal. Et vous avez déjà remarqué la quantité d'emballages qu'un repas dans un fast food représente? Quand on pense que c'est le repas de midi quotidien de pas mal de gens... 
Je mets un pull quasiment tous les jours en rentrant dans les bâtiments de Poly quand il fait 30° dehors tellement ils climatisent. 
Comme chez nous, la grande majorité des voitures ne sont occupées que par une personne. Résultat : en dehors des jours de vent ou des lendemains de pluie, l'horizon est bouché par un smog brunâtre plus ou moins épais.

Ça c'était pour l'hypocrisie. A côté de ça, il y a un gros effort de fait sur le tri des déchets : tout le monde a sa poubelle pour emballages, et le ramassage est fait séparément. De même dans le métro et au centre-ville, il y a des poubelles séparées pour le recyclable. Et les pubs de la STM, c'est pas du pipo. Le réseau de transports en commun est complet, les bus sont redoutablement à l'heure (parfois en avance...), le métro est très efficace, et l'ensemble est fiable, ce qui manque tellement au RER A. Par exemple, quand je vais prendre le TGV à la gare de l'Est, je prévois beaucoup de marge parce qu'un problème qui fait perdre 20 minutes, c'est vite arrivé sur le A. Alors que l'autre jour, je devais prendre le bus pour aller à Boston, même genre d'enjeu donc, je n'ai à aucun moment eu de doute sur la capacité du métro à m'amener à temps à mon bus.

Et puis, ça rend quand même optimiste de voir qu'il y a une conscience écologique dans les villes, quand bien même hypocrite. C'est toujours un bon début. C'est dans et pour les villes que se fait la pollution. On n'aura plus besoin d'aller dévaster la forêt boréale en Alberta lorsque celles-ci auront diminué leur consommation de pétrole.

6 commentaires:

  1. C'est effectivement un bon début, mais le risque n'est-il pas justement que cela s'arrête là. Qu'à partir du moment où on a bonne conscience parce qu'on prend les transports en commun et qu'on a des poubelles de tri sélectif, on ne chercher pas à en faire plus. Si ton festival de Jazz est carboneutre, et que tous tes produits au supermarché le sont aussi, que te resterait-il de plus à faire ? N'a-t-on pas à ce moment le sentiment d'en faire assez ?

    Pour le McDo, pour ne citer que lui, à un certain moment il avait été envisagé de rendre une partie des emballages comestibles. On n'en a pas vu la couleur dans les restaurants.

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  2. Incroyable Hadrien, t'as commenté avant même que j'aie relu pour traquer et modifier, si possible, les tournures qui ne me plaisaient pas.

    Pour rester optimiste, je dirais qu'on est encore globalement au début d'une prise de conscience dans les villes, du moins dans certaines villes pour le moment, qu'il y a donc encore de la marge de progrès.

    Je ne prétends pas bien entendu conclure sur le problème en quatre paragraphes. Ton commentaire vient apporter un morceau de plus à la réflexion, auquel je n'avais jamais pensé. La difficulté de ce sujet c'est qu'on a tous de près ou de loin les mains sales. Dénoncer n'est donc pas complètement légitime, agir pas toujours facile ni pratique. Et discuter est intéressant, mais ne fait pas avancer les choses.

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  3. Alors là les jeunes c'est moi qui ne suis pas d'accord : vous n'imaginez même pas les progrès qui ont été fait depuis 20 ans en termes de prise de conscience "écologique" et actions mises en place. Bien sûr il reste énormément de choses à faire voire l'inimaginable pour l'instant. Et là, vous la jeune génération et les suivantes, étudiants (dans des choses bien compliquées pour moi) vous garder à l'esprit le développement durable. Bien sûr la prise de conscience écologique des villes est peut-être hypocrite mais bien sous-tendue par la pression que chacun de nous exerçons. Alors, je reste résolument optimiste, des erreurs seront encore faites (dixit le golfe du mexique) mais énormément de gens se mobilisent et chaque pierre est indispensable à un édifice.

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  4. Ah ben je n'aurais pas dit mieux
    Savent pas vraiment d'où on vient ces blanc-becs

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  5. Un des problèmes c'est que les gens attendent des progrés de la "science" et des politiques etc.

    Alors comment ca se passe en Allemagne?
    Je prends juste un exemple pour les courses : les gens viennent souvent en vélo. Toujours avec un gros sac à dos ou bien avec des sacoches de porte bagages (et oui ca ne sert pas seulement à transporter les copins et copines du collège... souvenez vous :P!)
    Tu prends tes sacoches, tu les mets dans le cadis et tu fais tes courses. En plus ici la caissière ou le caissier te demande : tu veux un sac ou pas? C'est très rare que les gens disent oui, en plus t'en fais quoi après chez toi? T'en stocke un ou deux c'est toujours utile sinon... Tu le jettes.
    Donc +1 pour les vélos avec sacoche ou gros sac à dos pour faire les courses.

    Le tris.
    En Allemagne presque toutes les bouteilles verre/plastique sont consignées : 0,25€ pour du verre et 0,5€ pour du plastique (ca dépend de la taille aussi).
    Avantage : il n'y a personne qui jette sa bouteille de plastique à 0,5€!! (au pire si ca t'embette tant que ca tu la poses à coter d'un arret de tram ou une poubelle public et il y aura bien quelqu'un que ca arrangera genre un sans abris ou n'importe qui). De cette facon, les bouteilles en verre cassées : très rare dans la rue.
    Les espaces consignes on en trouve partout, donc avant de partir de chez toi faire les courses, tu peux remplir tes sacoches avec les consignes.
    Après les consignes on a différentes poubelles dehors :
    pour les non consignes : verre blanc, verre marron, verre vert; Biomüll; emballages; carton; et papier puis enfin le reste.

    Les pistes cyclables.
    Il y en a beaucoup, les voitures font très attention à nous.
    Ce que je veux dire c'est que si les personnes changent un peu de style de vie par elles memes, elles sont souvent suivent si ce sont de bonnes choses même si on a l'air un peu décallé des fois.
    Plus clair : il y a des pistes cyclables en allemagne parce que les gens prennent le vélo et non pas l'inverse! Si à paris encore plus de gens prennent le vélo, ce sera d'autant mieux aménager. Et ca marche pour tout! Seulement c'est plus facile de dire : ouais c'est comme ca.

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  6. Choc des générations sur mon blog!

    En effet l'Allemagne c'est bien le pays le plus en avance sur ce questions-là.
    A propos des vélos, si on regarde un peu, il y a en fait beaucoup de cyclistes à Paris. Et pourtant le réseau de pistes cyclables c'est pas encore ça. Et tant qu'on est dans le sujet, il y a aussi un équivalent de Vélib à Montréal (ça s'appelle Bixi ici), mais c'est pas encore aussi développé. Comme la ville est beaucoup moins dense, c'est moins facile.

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