samedi 31 juillet 2010

Merci!

J'ai récemment reçu deux colis-surprise en provenance de France.
Merci Maman, merci Papa.
Merci tata, merci Mamie et Papy.

mercredi 28 juillet 2010

Boston et Cambridge

(Attention, ce message est très long. Possibilité de le lire en plusieurs fois.)
Comme annoncé samedi, ma première escapade en dehors de Montréal m'a mené à Boston, ville dite la plus européenne des États-Unis, que j'avais déjà eu l'occasion de visiter en coup de vent il y a cinq ans. Michaël, un ami de prépa en stage au Space Propulsion Laboratory du MIT, m'a accueilli et fait découvrir ce qui aura été sa ville pendant un peu plus de cinq mois (son stage se termine cette semaine). Ce n'est donc pas à Boston même que je logeais, mais à Cambridge, juste de l'autre côté de la Charles River. Sur cette carte, le campus du MIT est cet espèce de triangle à gauche, et le centre-ville de Boston est à droite. L'appart en coloc de Michaël est repéré par le marqueur de gauche (W84), et le célèbre dôme du MIT par le marqueur du milieu. Ça c'est pour les repères géographiques, mais reprenons au début.

Le bus
Pour voyager en transport en commun entre Montréal et Boston, c'est soit l'avion, soit le bus. L'avion est totalement exclu car bien trop cher (pas de low-cost ici), et pour le bus on n'a pas le choix de la compagnie. Ce monopole au royaume du libéralisme donne des prix pas franchement bon marché : 145$ l'aller-retour, tarif "7 jours en avance". Reformulé en langage local, c'est un peu dispendieux. Car Montréal-Boston, ce n'est quand même que 500km.
Je suis donc parti de Montréal à 16h. Ma première sortie de l'île depuis mon arrivée ici. Vu de loin, Montréal c'est le Mont Royal et quelques tiges sur le côté (ie les tours du centre-ville). Dans la première heure je me suis dit : le TGV c'est super, mais la route a un charme indéniable. Cela dit le trajet est vite devenu inconfortable, la clim était réglée à l'américaine : avec un t-shirt plus un t-shirt à manches longues, j'avais encore trop froid; je me suis débrouillé comme j'ai pu. La pause douane à duré 1h40 : reniflage des valises par un chien après sortie de celles-ci des soutes sans précaution, interrogatoire habituel (où habitez-vous? où allez-vous? pourquoi?...), visa touristique (6$ svp), prise des empruntes des deux mains en entier. Accueil glacial mais cordial.
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Au fond, le pont Jacques Cartier
La traversée du Saint-Laurent, dans sa largeur (oui oui, dans sa largeur).
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Le canal à gros bateaux longeant le fleuve.
Une ferme québécoise le long de la route.

Arrivée
Bref, après être passé sur un joli pont à haubans par lequel on avait quitté Boston il y a cinq ans, j'arrive à minuit, sans pause depuis le départ de la douane à 18h40. Bonne surprise, Michaël m'attend. Je n'aurai pas à me débrouiller tout seul, et heureusement, parce que le trajet que j'avais prévu d'après le site Internet de la compagnie de transports de Boston n'était vraiment pas adapté. Évidemment, dans le métro, il fait froid (la clim toujours). Sortie à Kendall Square (ligne rouge; marqueur de droite sur la carte du MIT), puis 15-20min de marche à travers le campus avant d'atteindre l'appartement. La première chose qui me fascine, c'est que le campus est totalement urbain. Il n'y a pas d'enceinte matérialisée, c'est un quartier entier de la ville de Cambridge, seulement tous les bâtiments bordant les rues sont des labos du MIT. D'ailleurs le labo c'est la structure fondamentale du MIT j'ai l'impression, quand chez nous ce serait plutôt le département d'enseignement. Je me suis même dit à un moment : mais où sont les salles de cours, on dirait qu'il n'y a que des labos ici. En fait elles sont disséminées dans les labos, et tout étudiant faisant un master of science le fait au sein d'un labo et écrit une thèse de master.

Samedi
Journée balade au centre-ville, après avoir découvert un peu plus le campus. J'ai retrouvé tous les endroits qu'on avait vus il y a cinq ans; une journée entière a permis d'en voir plus. Le centre-ville de Boston se visite en fait très facilement à pied (et est même à distance de pieds du MIT). C'est joli, très propre et coquet pour une ville américaine (un peu plus que Montréal, même, à part le métro). Là je vais laisser parler les photos.
Le soir on est allé voir Inception au cinéma, après un repas Burger King qui m'a réconcilié avec le hamburger-frites de fast food (mes deux autres expériences à Montréal ont été décevantes). A deux jours de mes 21 ans, j'étais privé de bar aux États-Unis. Tant pis, le film était bien de toute façon.
 La piscine olympique du campus
Une plaque dans la rue
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L'entrée est totalement libre, et on croise vraiment beaucoup de touristes (comme moi quoi). En majorité des chinois apparemment.
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 On voit Boston à l'arrière-plan.
La tarte à la crème de la photo du MIT.
Classique.
Et moi non plus je n'y coupe pas.
Il y a même une banque MIT.
L'entrée du labo de Michaël.
Le Coop MIT, avec une gamme incroyable de produits dérivés.
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Il y a suffisamment de modèles pour se faire une garde-robe MIT. Et pour tous les prix aussi (Ralph Lauren, Tommy Hilfiger...).
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Le Ray and Maria Stata Center, de l'architecte Frank Gehry. 300M$, et un procès pour mauvaise conception.
Ma tour préférée de Boston
Le parc du centre-ville
Le coin de l'église du "christ scientiste". Mouais, l'idée est assez fumeuse mais la place est sympa.
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 L'hôtel d'il y a cinq ans.
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Ma deuxième tour préférée.
Glace, format normal. On est bien aux États-Unis.
Massachusetts State House
La freedom trail, une ligne rouge reliant tous les édifices importants dans l'histoire des États-Unis, et il y en a beaucoup à Boston.
 Un vieux cimetière dans le centre-ville
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Un coin un peu ancien du port
Ma troisième tour préférée
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Un petit quartier sympa à côté du parc
Un écureuil sortant d'une poubelle
Le comptoir de bouffe du cinéma
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Retour au campus après une grosse journée. Ici, une résidence étudiante.

Dimanche
Suite du pèlerinage académique avec Harvard, deux stations de métro plus loin. Le style est complètement différent, très brique rouge anglaise. C'est charmant, mais là pour le coup ça fait vraiment riche. Quelques chiffres, au passage : le MIT c'est 10 000 étudiants, Harvard 20 000, et il y a 500 000 étudiants en tout dans l'agglomération de Boston, pour 4,5 millions d'habitants (Boston même c'est 600 000).
Avant Harvard, quelques photos le long du trajet entre la résidence où loge Michaël (ci-dessus) et le métro.
La soufflerie des frères Wright, depuis 1896
Vassar Street
Le métro, bien moins efficace que celui de Montréal.
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Nous voici à Harvard. Ici une chaise qui semble s'être échappée du jardin du Luxembourg.
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Puis nous avons passé un après-midi reposant à la plage, au bout d'une ligne de métro au nord de Boston. L'eau était froide (on l'a évaluée à 18-20°C) mais vivifiante.
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On trouve aussi des bâtiments abandonnés sur le campus du MIT, parce que je crois que c'est un ancien site industriel.
Et puis une vieille voix de chemin de fer passe là au milieu, apparemment encore parfois utilisée. A gauche on voit un morceau de la centrale de cogénération du campus.
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Quelques photos du centre-ville vu depuis Cambridge, avec la Charles river.
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J'ai finalement pris le bus du retour à 23h35, arrivée à Montréal à 7h (passage à la douane à 5h30). Cette fois j'avais prévu le coup et pris un pull de plus. Je n'ai pas eu froid, j'ai dormi par morceaux, mais un complément de sommeil a été nécessaire à mon retour. Il faisait très beau ce matin-là et aucune brume louche ne troublait la vue, on voyait donc Montréal de très loin et c'était intéressant.

Mon avis sur le MIT
Voici l'humble avis que je me suis fait sur le MIT d'après ce que j'ai vu et ce qu'a pu m'en dire Michaël. En effet, le mythe du MIT (le jeu de mots n'est pas de moi) n'est pas qu'un délire de français avide d'excellence et obsédé par la valeur du diplôme. On y sent l'ébullition de la science, c'est un peu la Mecque de l'ingénierie, et il y a visiblement des moyens énormes. On le sait, une année là-bas coûte très cher, autant pour le coût de l'université elle-même que pour le coût de la vie. Mais apparemment la plupart des étudiants ont une bourse qui couvre partiellement ou totalement ces coûts. Il faut garder un esprit critique, et je relèverais deux défauts proches l'un de l'autre :
> Certes, les bourses payent pour les étudiants qui n'ont pas a priori les ressources suffisantes. Mais j'ai l'impression que ce déluge de milliers de dollars pourrait faire perdre la notion de la valeur de l'argent. La résidence la moins chère du campus et donc la moins confortable est à 700$/mois/personne en collocation à trois. Je pense que c'est plus cher qu'au centre-ville de Paris.
> La construction du campus en véritable ville peut faire oublier que c'est bien un campus et pas une ville : on n'y rencontre que des étudiants et des professeurs, tous scientifiques brillants. Le monde est plus varié que ça.
Cette possibilité de perte de contact avec la réalité peut se retrouver dans bien d'autres endroits bien sûr (à peu près toute société un peu fermée en fait).
Souvent, les grandes écoles françaises en mal de reconnaissance internationale prennent le MIT pour modèle : c'est une référence qu'on entend lorsqu'on parle de ParisTech ou du plateau de Saclay. Il ne faudrait pas cependant se contenter d'en suivre simplement l'exemple. Il y a de quoi s'en inspirer, mais ne perdons pas les avantages de notre système, basé sur l'enseignement avant la recherche, et surtout arrêtons de croire qu'il y aura un jour un équivalent français. Le fonctionnement du MIT s'inscrit dans la culture américaine, je pense dans laquelle un chercheur est plus reconnu qu'un ingénieur, et l'histoire de la formation des ingénieurs en France est bien différente.