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Le canal de Lachine
Le tunnel, c'est pour le train. Admirons l'armature de fer apparente.
Des fanions de la Confédération des syndicats nationaux
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Le bus 747 file vers l'aéroport.
En arrière-plan, les tours du centre-ville.
Cet échangeur autoroutier m'a intrigué dès mon arrivée à Montréal : sur le trajet aéroport/centre-ville, il est inévitable. J'ai tout de suite été interloqué par son très mauvais état et ses défauts de conception presque évidents pour un mécanicien pourtant peu versé dans le génie civil. Au cours des trajets réguliers en bus pour aller à l'aviron, passant systématiquement en-dessous ou à proximité, j'ai ensuite été inspiré par sa laideur : il ne me restait plus qu'à avoir mon appareil photo sur moi et un peu de temps.
J'ai finalement découvert aujourd'hui, alors que je cherchais un peu de contexte à mettre autour de ces photos, que les problématiques qui l'entourent sont passionnantes. Après quelques articles très GMM, voici donc un article plutôt VET.
L'échangeur Turcot a été construit à la hâte dans les années soixante et inauguré juste à temps pour l'ouverture de l'Exposition universelle de 67. Cumulant mauvaise conception et défauts de construction, il est aujourd'hui fissuré de partout, et exige des coûts d'entretien de moins en moins raisonnables. D'après ce que j'en ai lu, il serait déjà fermé aujourd'hui vu le danger qu'il représente, s'il n'était pas vital dans le réseau routier de la ville. Quasiment tout le monde s'accorde à dire qu'il faut faire quelque chose. C'est sur le "quoi faire?" que ça devient compliqué.
La structure actuelle étant irrécupérable, le projet de reconstruire entièrement est globalement accepté. Ensuite, deux philosophies s'opposent quant à la forme du futur échangeur :
> L'autorité responsable du réseau routier au Québec a un projet utilitariste : il faut remplacer l'échangeur vite, avant qu'il ne s'écroule, et tant qu'à faire, augmentons-en la capacité, puisque l'échangeur actuel est souvent congestionné. Les changements par rapport à l'ancien sont assez importants mais ont pour seul but de diminuer les coûts d'entretien futurs.
> La ville de Montréal souhaite un projet plus en accord avec sa politique actuelle de limitation du trafic routier, de développement des transports en commun, bref elle veut un projet plus écolo : elle veut changer l'échangeur. Elle a présenté son projet indépendant en avril dernier.
S'en est suivi une opposition des deux autorités, la première critiquant principalement le coût bien plus élevé, ce qui a mené à un projet consensuel qui, à ce que je sais, n'a pas encore été dévoilé. Tout cela entraînant des retards dans le début des travaux.
Voici pour les intéressés de nombreux liens sur le sujet (cliquer sur le >) :
> Le projet présenté par le Ministère des Transports du Québec. Je ne crois pas que la page soit complètement à jour, mais elle pose les faits et son ton est neutre.
> > > > > > Six petits articles du site de Radio Canada (dans l'ordre chronologique). Ils retransmettent bien le désaccord entre la ville et le ministère.
> Un très bon article, en anglais, qui soulève les questions d'urbanisme allant avec ce projet, et qui donne des exemples de problèmes autoroutiers dans d'autres villes du monde. Je le conseille à tout le monde, et surtout aux VET. La vidéo au début de l'article est aussi à voir. Je lui ferais le reproche de ne pas être réaliste sur la fin, considérant sérieusement qu'une des solutions serait de ne rien faire.
> Un article de blog politiquement à droite, allant à l'encontre des points de vue écolo, plutôt bien défendu. Je ne suis cependant pas d'accord avec le fond de sa pensée, et me méfie des gens qui brandissent le bon sens sur des questions
aussi complexes; j'ai appris en mécanique des fluides à être prudent vis-à-vis de l'intuition.
> Une page dont l'intérêt est de parler de l'état physique de l'échangeur actuel. Elle gagnerait à être rédigée plus proprement. Le site qui l'héberge est indépendantiste (ce qui ne veut pas dire extrémiste ou marginal, au Québec).
